Sublime construction de marbre, d'or et de magnifiques fresques épiques, le palais actuel des rois de Troie fut édifié par le monarque régnant présentement, le vieux et sagace Priam. C'est sans aucun doute le palais le plus somptueux du monde connu et on dit qu'Héphaïstos lui même en aurait fait les plans. Mais il est aussi puissamment fortifié et surveillé, particulièrement depuis le début de la guerre.

Sur l'acropole de Troie, encore plus haut que le palais royal, se dresse le Grand Temple d'Apollon. Immense, sa salle principale accueille douze statues du dieu solaire sous tous ses aspects traditionnels, médecin, dispensateur des fléaux, conducteur du Soleil, guerrier, amant... Douze statues en électrum, de six mètres chacune, qui constituent ensemble l'une des merveilles du monde. Des foules de fidèles se pressent dans les jardins et les allées du temple, espérant pouvoir s'entretenir avec un prêtre ou obtenir la bienveillance de la déité.

Au sommet de la cité, comme dans la plupart des villes grecques, se trouve une esplanade de grande taille, fortifiée, érigée en citadelle, qui accueille les édifices les plus importants. A Troie l'acropole accueille le palais du roi, le grand temple d'Apollon mais aussi les demeures des hauts fonctionnaires et des chefs militaires, les temples mineurs, dont celui de Zeus qui est le second en importance. C'est à la fois un dernier refuge si la ville est envahie mais aussi un lieu d'opulence et de raffinement.

Coeur vivant de la cité, l'agora est un quartier accueillant une place du marché, les résidences de personnes pas assez fortunées pour résider dans l'acropole mais suffisamment pour vivre au centre de l'activité économique. L'agora de Troie, autrefois, avant la guerre, était un lieu cosmopolite fréquenté par des étrangers venues de terre lointaines, des macédoniens fiers et ombrageux, des thraces barbus couverts de torques, des hittites... Mais depuis que le conflit fait rage, nombre d'emplacements de marché ne sont pas occupés, et les produits vendus qui autrefois venaient des quatre coins du monde connu sont bien plus restreints, et bien plus chers.

Enchevêtrement de constructions disparates dont beaucoup sont faites de bois, la cité basse regroupe les troyens les plus pauvres, chômeurs fuyant l'enrôlement forcé, orphelins, vieillards malades, artistes inconnus, criminels et trafiquants. Des sections entière ont brûlé lors des principaux assauts achéens, et bon nombre de sans abris rôdent, n'ayant pour beaucoup pas d'autre choix que le brigandage ou la force pour se procurer de quoi subsister le lendemain. Sans parler des réfugiés venus de la campagne qui y pullulent, se demandant si la misère et la mendicité valent mieux que la mort sous un glaive achéen.

Les murailles de Troie sont les plus hautes du monde. De plusieurs dizaines de mètres de hauteur, extrêmement épaisses, d'un blanc encore vivace malgré l'usure et les dommages de la guerre, elles défient les grecs. En montant en leur sommet - ce que ne peuvent pas faire tous les troyens - on peut apercevoir, à la nuit tombée, au loin, les armées achéennes réunies à Nectopolis. Et puis il y a les portes principales de Troie, les mythiques portes Scées, dont les battants de bronze font sept fois la taille d'un homme et sont actionnés par de complexes mécanismes qui font l'orgueil des troyens. Gardées nuit et jour par l'élite de la cité, nul ne peut entrer et sortir par là sans une excellente raison. Toutefois, pour un peu d'or, ou à l'occasion d'expéditions hors des murs, les gardes peuvent se laisser fléchir... Sortir de la cité est en réalité facile, mais si on ne peut prouver son identité de troyen, y revenir sera bien plus complexe.